• Colloque public – L’archéologie au Liban – Organisé avec le soutien de l’ASSH

    • Date: mardi, 17 mars 2015 à 18h30
    • Lieu: UNI-MAIL, salle M S150
    • Conférencier: Pierre Louis Gatier et Assad Seif

Colloque public – L’archéologie au Liban – Organisé avec le soutien de l’ASSH

par Pierre Louis Gatier et Assad Seif

Conférence : Nouvelles recherches archéologiques dans la ville de Tyr au Liban (2008-2014) par Pierre-Louis Gatier

La Mission archéologique franco-libanaise de Tyr s’est fixé pour objectif de reprendre l’étude d’un vaste secteur de l’ancienne ville de Tyr qui avait été fouillé entre 1946 et 1975 par la Direction Générale des Antiquités du Liban (DGA) sous l’autorité de Maurice Chéhab, pratiquement sans être publié. Sondages et relevés nouveaux permettent d’identifier et de dater les ensembles bâtis, de comprendre l’urbanisme entre la fin de l’âge du Fer et la fin du XIIIe s. apr. J.-C. et de faire l’inventaire des productions tyriennes et des importations, en particulier dans le domaine de la céramique.

La mission dépend du laboratoire HISOMA de la Maison de l’Orient à Lyon (CNRS et Université Lyon 2). Elle est reconnue et soutenue par le Ministère des Affaires Étrangères français. Elle coopère avec la DGA, l’Institut français du Proche-Orient, plusieurs universités et équipes de recherche libanaises, françaises et européennes, ainsi qu’avec la société Éveha et l’INRAP. Elle participe par son expertise au programme international en cours, de restauration et de mise en valeur du site ainsi que de réalisation d’un musée.

Les travaux des années 2008-2014 ont permis de réinterpréter les ensembles construits. Des bâtiments de l’âge du Fer documentent désormais la Tyr phénicienne. Là où l’on voyait autrefois des bains romains bordant une rue à colonnades, à proximité d’arènes rectangulaires, nous avons reconnu un gigantesque complexe thermal protobyzantin, composé d’un groupe thermal de type « impérial », flanqué de deux palestres, en bordure d’une grande salle basilicale, d’une natatio et de latrines monumentales. De même, nous avons identifié un martyrium protobyzantin dans une zone qui était considérée comme le secteur commercial et nous avons reconnu les vestiges d’une mosquée et d’un bâtiment d’ablutions fatimides sous les restes de la cathédrale construite par les Croisés. De nombreux vestiges témoignent aussi de l’installation d’un quartier artisanal médiéval. Dorénavant, grâce à l’importance de la surface concernée, l’étude des évolutions sur la longue durée de l’urbanisme de cette ville majeure du Proche-Orient est possible.

Conférence : La guerre civile du Liban et ses conséquences pour l’archéologie libanaise par Assad Seif, ancien chargé d’affaires de la Direction Générale des Antiquités (DGA) au Liban, coordinateur des fouilles et des recherches archéologiques à la DGA.

La guerre civile au Liban entre 1975 et 1990 a engendré beaucoup de dégâts à tous les niveaux notamment envers le patrimoine. La conférence portera sur la situation d’urgence engendrée par la guerre et la réaction à cette situation de la part des instances responsables de la gestion du patrimoine.

Ce pays, où les investigations archéologiques ont commencé dès le 19e siècle, a vu l’émergence du Service des Antiquités au temps du mandat français puis sa transformation en Direction Générale des Antiquités avec l’indépendance en 1943. Cette direction qui a pris la relève et a géré les vestiges archéologiques et les trésors du Musée National de Beyrouth pendant plus de 70 ans, depuis sa fondation, a vécu une expérience sans précèdent pendant une période de conflits qui ont déchiré le pays durant 15 ans.

L’expérience de la Direction Générale des Antiquités, qui a fait face à cette situation, sera présentée avec une analyse diachronique du processus de « coping » établie en relation avec ses conséquences. Les objets conservés dans les dépôts du musée et les problèmes de stockage dans des conditions climatiques précaires ainsi que la réouverture de ces dépôts feront l’objet d’un exposé, notamment sur les solutions adoptées pour leur conservation. Les solutions adoptées sur le site de Tyr au Sud Liban seront aussi abordées.

Enfin, les solutions adoptées par la DGA pendant la phase de l’après-guerre seront présentées notamment le projet de prévention de risques exécuté sur le site de Baalbek sera analysé en proposant des modèles de gestion pour le futur.

Débat animé par le professeur Lorenz Baumer, Directeur du Département d’archéologie classique à l’Université de Genève.

Un apéritif sera offert à la fin du colloque.

ORGANISE AVEC LE SOUTIEN DE L’ACADEMIE SUISSE DES SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES.