• Les actualités archéologiques genevoises, deux villages préhistoriques fouillés sous la plage des Eaux-Vives : sous la plage notre passé

    • Date: mardi, 25 septembre 2018 à 19h00
    • Lieu:
    • Conférencier: Pierre Corboud
    • Institut: Archéologue et préhistorien

Les actualités archéologiques genevoises, deux villages préhistoriques fouillés sous la plage des Eaux-Vives : sous la plage notre passé

par Pierre Corboud

La connaissance de la préhistoire du canton de Genève doit beaucoup aux sites littoraux, occupés entre 4000 et 850 av. J.-C. Les villages palafittiques conservent des informations sur plusieurs millénaires de notre histoire qui, sur terre, sont le plus souvent effacées par l’érosion et les aménagements récents.

Dans la rade de Genève, malgré l’exposition aux vagues de tempêtes et aux courants, les stations littorales sont toujours une source de données essentielles pour approcher les activités et le mode de vie des premiers agriculteurs-éleveurs de notre région.

Depuis les années quatre-vingt, le lac est un territoire encore plus convoité, il subit de nombreux aménagements : construction de nouveaux ports de plaisance, stabilisation des rives, pose de conduites d’eau, électriques ou de fibres optiques.

Plus récemment, c’est le projet de la Plage publique des Eaux-Vives qui menaçait de destruction partielle ou complète des structures archéologiques sous-lacustres identifiées dès l’année 1854, mais mesurées plus précisément lors de la sécheresse exceptionnelle de 1921.

En près de quarante ans, les résultats des observations sur les sites palafittiques du Léman encore conservés ont permis d’accroitre considérablement notre connaissance de la préhistoire régionale. Mais ce sont surtout les dix dernières années qui ont été les plus riches en découvertes, en relation avec le chantier de la plage des Eaux-vives, sur la rive gauche.

C’est tout d’abord le village immergé du Plonjon, au centre de la Rade, occupé à l’âge du Bronze final, qui a été fouillé complètement entre 2009 et 2013. Maintenant, ce sont les derniers vestiges conservés de la station littorale de La Grange, datés du Néolithique final, qui sont en cours d’étude, et ceci jusqu’au mois d’octobre de cette année.

Ces deux travaux de recherche fournissent une vision beaucoup plus explicite des établissements préhistoriques de la Rade qui, peuvent être considérés comme les prémices de notre actuelle ville de Genève.